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Photo du rédacteurInspection Laliberté

VENTILATION DU TOIT ET DE L'ENTRETOIT : DES DÉTAILS TECHNIQUES À NE PAS NÉGLIGER !

Économies d’énergie, durabilité… Pour rafraichir en temps chaud et évacuer l’humidité par temps froid, les bonnes pratiques de ventilation de la toiture sont incontournables. Voici comment faire simplement.



L’air chaud et humide provenant des aires de vie se dirige systèmatiquement dans le toit d'un bâtiment. Pour cause : la différence de pression provoquée par l’effet de tirage, la ventilation mécanique ou le vent. Il faut donc ventiler l’entretoit (ou le sous toit), de manière à faire sortir cet air potentiellement problématique. Simple à faire si on construit à neuf, mais si notre maison est existante, comment savoir si la ventilation est suffisante ? Comment remédier au problème s’il y en a un ? Comment effectuer les calculs ? Dans cet article, nous répondons à vos questions sur la ventilation de l’entretoit, des combles ou du vide sous-toit. Mais avant, selon-vous, est-ce nécessaire de ventiler ?



Pourquoi la ventilation d'un toit plat, cathédrale, à faible pente, de tôle, est-elle nécessaire ?

Il est nécessaire de ménager un vide de ventilation sous la toiture pour éviter la condensation, et donc la moisissure et les dégâts sur la structure de la toiture et de la maison.


En hiver, l’air chaud et humide des aires habitables est aspiré à travers le plafond par les interstices, les perforations et autres ouvertures, mais aussi autour des conduits de ventilation, des câbles électriques et des trappes d’accès ou encore via les luminaires. Cet air empli d’humidité se condense sur les surfaces froides de la toiture. Augmenter uniquement l’isolation ne règlera pas le problème, bien au contraire. Ceci diminuera les pertes, et la toiture deviendra encore plus froide, augmentant les problèmes de condensation.


En fait, aucun niveau d’isolation ne sera assez gros pour empêcher des problèmes de glace, la neige étant, elle aussi, isolante : une perte de chaleur, aussi minime qu’elle puisse être, va traverser l’isolant de la toiture (aussi performant qu'il puisse être) et créer de la glace, en faisant fondre les sous-couches de neige, tel qu'on le voit sur la photo.


On veut absolument éviter ceci ! La glace va continuer de fondre, ce qui va créer des gouttelettes, qui vont ruisseler et endommager les fascias, les gouttières, et finalement créer des barrages de glace, qui vont permettre à l'eau qui fond de s'accumuler, créant un lac sur la toiture qui finira par s’infiltrer et endommager la toiture.


Ceci dit, une bonne ventilation permet aussi d’éviter la surchauffe de la toiture en été, et donc son vieillissement prématuré, limitant par le fait même l’utilisation de la climatisation, réduisant vos factures d’énergie en été.


Comment bien prévoir l'isolation d'un toit non ventilé ?

Certains entrepreneurs préfèrent les toits non ventilés dans les constructions neuves (jamais dans les rénovations!). En technique, cela peut fonctionner ; il faut que l’isolation et (surtout) l’étanchéité soient parfaites. Car il est nécessaire d’empêcher le passage de l’humidité et de la vapeur d’eau, dans les combles ou vides sous toit, afin de réduire le risque de la détérioration des matériaux.


Mais la perfection en construction étant très difficile à atteindre : les pare-vapeur et les systèmes d’étanchéité à l’air assurent rarement une protection sans faille : ces défaillances représentent un risque que l’air chaud et humide pénètre dans le toit et condense. Et s’il n’y a aucun moyen pour cette eau de sécher, des problèmes graves peuvent survenir.

Pour Emmanuel Cosgrove, il est toujours plus judicieux de ventiler adéquatement la toiture si vous voulez éviter les problèmes à long terme. « Si vous construisez et tenez vraiment à isoler le toit sans ventiler, il faudra mettre l'ensemble de l'isolant en rigide ou giclé sans l'ajout d'isolant fibreux en dessous. Autrement dit, tout ou rien : 100 % rigide ou giclé. Si on veut mettre un isolant fibreux en matelas sous l'isolant rigide ou giclé, il y aura des risques de condensation. »


Ceci dit, Écohabitation a effectué quelques simulations de toit non ventilé et il ressort que le risque de condensation interstitielle n'est pas nul. Selon Denis Boyer, coordonnateur en efficacité énergétique pour Écohabitation, « si la température extérieure avoisine les –25 °C, situation tout-de-même assez fréquente au Québec, on atteindra le point de congélation même avec un R21 en isolant rigide au-dessus des fermes. Le mouvement de vapeur d'eau par perméance n'est probablement pas une menace, mais le mouvement d'air garantit pratiquement la condensation dans la cellulose, et autour de la structure de bois. À moins de diminuer considérablement l'épaisseur de la cellulose au profit de l'isolant rigide ! »

On le répète, mieux vaut préconiser d'éviter ce type de toiture et de ventiler adéquatement.


Multiplex centenaires avec entretoit à deux cavités : quelle ventilation dans la toiture ?


Les anciens bâtiments avec toits plats de plus de 60 ans ont souvent des entretoits à deux cavités. Habituellement, on isole la première et on laisse vide la seconde pour assurer la ventilation. Un espace d’air est nécessaire afin d’évacuer la chaleur résultant de la déperdition thermique du bâtiment, si cet espace est comblé ou mal ventilé, de la condensation pourrait se produire et causer certains dommages à la structure et compromettre la salubrité de la structure.


Dans certains cas, la deuxième cavité a été isolée, ce qui n'est pas idéal. Toutefois, s'il y a suffisamment d'espace vide dans la seconde cavité pour y glisser sa main, une certaine ventilation pourrait être tout de même assurée. Nous conseillons d'inspectez visuellement les deux cavités : vous serez à même de voir si les matériaux sont secs ou si au contraire il y a des traces de moisissures. Si tout semble en bon état, c'est probablement que la ventilation est adéquate.


Pour isoler la première cavité, tout en laissant la seconde vide, nous conseillons d’injecter de la cellulose.


La ventilation de mon entretoit est-elle suffisante ?

Bien des signes peuvent vous indiquer que la ventilation de votre entretoit et des combles est insuffisante. En hiver, voyez-vous une accumulation de glace sur les débords de toit ou vos gouttières ? Au printemps, est-ce que des poches d’eau sur les murs apparaissent ? Lors de la fonte des neiges au printemps, remarquez-vous des traces d’humidité sur vos plafonds ? Y a-t-il présence de givre ou de taches sur l’isolant ou les montants de bois dans le toit ?

Si vous avez répondu oui à l’une de ces questions, la ventilation de votre sous toit est potentiellement déficiente.


Quels sont les nomes de ventilation des toitures ? Calculs et recommandations d’Écohabitation

À la section 9.19. Vides sous toit, le Code de construction du Québec 2005 (CNB) demande qu'un espace soit prévu entre l’isolant du plafond et la sous-face d’un support de couverture. Cet espace doit être ventilé grâce à des orifices qui permettront d'évacuer l'humidité vers l'extérieur.

Le CNB spécifie dans son article 9.19.1.1 des ratios selon les pentes des toitures :

  • Pour une pente de plus de 1/6 : la surface libre de l’ensemble des orifices de ventilation doit respecter un ratio de 1/300 de la surface du plafond recouvert d’un isolant

  • Pour une pente de moins de 1/6 : la surface libre doit respecter un ratio d’au moins 1/150 de la surface du plafond recouvert d’un isolant

Écohabitation, fervent des meilleurs pratiques, conseille d’opter pour le ratio de 1/150 dans tous les cas. À quoi correspond ce ratio ? Il signifie que la surface libre de l’ensemble des orifices de ventilation doit être d’au moins 1/150e de la surface de plafond, indépendamment de la pente de la toiture. Il faut donc calculer 1 pied carré de ventilation pour chaque 150 pieds carrés de surface de plafond isolé.

Exemple de calcul de ventilation selon les ratios :

  1. Calculez la superficie de votre grenier en pieds carrés.

    1. Largeur de 40 pieds (480 pouces)

    2. Longueur de 60 pieds (720 pouces)

      • 40 x 60 = 2 400 p2

Divisez par 150 p2 (ratio minimal recommandé par Écohabitation).

  • 2 400/150 = 16

  • Il vous faudra donc 16 p2 de surface (orifices) de ventilation libre (2304 pouces2 au pied linéaire du produit)


Pour assurer la bonne ventilation de l’entretoit, rien ne doit entraver la circulation de l’air. Il faut donc s’assurer que ni l’isolant, ni la structure ou autre élément ne freine la ventilation continue, sur au moins 2 pouces d’épaisseur.

  1. Prévoir la répartition des éléments de ventilation et valider avec les indications données par le manufacturiers et l’entrepreneur (attention aux conversions en pouces et pieds linéaires) !


Nous recommandons de ventiler l’ensemble du toit ou de l'entretoit, en laissant un espace d’au minimum 2 pouces au-dessus de l’isolant thermique.


Ventilation : naturelle ou mécanique contrôlée ?

Au Québec et dans les climats nordiques, une ventilation naturelle est généralement suffisante. Due aux différences de températures dans le toit, l’air circule naturellement, sans aide mécanique ou électrique. L’air entre ici naturellement par les soffites, circule à travers la lame d’air (espace de min. 2 pouces) et s’évacue via un clapet d’échappement, dans le haut du toit. Cet air qui s’est réchauffé dans le grenier va monter et son évacuation crée une aspiration au niveau des soffites.

Il existe des évents de pignons, de toits, de faîte et des cols de signe, mais ces évents, s’ils sont recouverts de neige, deviendront inefficaces. On préfère donc :

  • Les ventilateurs à déflecteurs simples ou multiples : couverts sur les 4 faces. Moins de neige peut y pénétrer.

Ceci dit, la performance des ventilateurs et des soffites n’est pas égale : elle varie selon les manufacturiers et les modèles. Il faut connaître la performance des éléments pour être conforme aux exigences du Code National du Bâtiment (section 9.19).

Le CNB recommande que « les orifices de ventilation soient situés dans le toit, en débord de toit, dans les pignons ou à plusieurs de ces endroits à la fois et être répartis:

  1. également sur les faces opposées du bâtiment;

  2. avec au moins 25 % de la ventilation exigée en partie supérieure; et

  3. avec au moins 25 % en partie inférieure. »


Notez aussi que la surface libre des orifices de ventilation doit être déterminée conformément à la norme CAN3-A93-M82 : « Évents d’aération de bâtiments ».




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