Plusieurs toits en bardeau d'asphalte sont aux prises avec de la mousse jaune en raison des précipitations abondantes. À moins qu'il ne s'agisse de champignons microscopiques qui produisent des plages noires ou brunes.
Il faut d'ordinaire cinq ans avant que les premiers signes paraissent. Ensuite, des algues jaunes chevelues peuvent se former et s'enraciner dans la couche d'asphalte. Alors, il est trop tard pour intervenir.
«En fait, la nature reprend sa place en développant des moisissures sur les versants humides des toitures», résume Mario Grondines, conseiller en bâtiment au sein de la société Habitation Expert-Conseil de Loretteville.
En clair, précise-t-il, c'est sur les pentes dirigées vers le nord, donc les moins exposées au soleil, que la culture du champignon - une cyanobactérie appelée Gloeocapsa - est plus fréquente. Spécialement si elle est captive sous des branches de feuillus.
Lorsque le bardeau déteint ou noircit, continue-t-il, il ne s'en porte pas plus mal. L'irritant, c'est qu'on croit à une fatigue hâtive du matériau. Sans compter qu'on trouve ça laid.
Solution de nettoyage
La compagnie de matériaux de construction BP du Canada (Emco) fabrique et distribue du bardeau d'asphalte. Bruno Lavoie est son représentant dans la capitale. S'appuyant sur l'enseignement de la CASMA (Association des fabricants de bardeau d'asphalte du Canada), il recommande la préparation d'une solution de trois quarts de gallon d'eau et d'un quart de gallon d'eau de Javel, à laquelle on incorpore un quart de tasse de triphosphate de sodium, un détachant vendu chez les marchands de matériaux sous la marque STP. À moins qu'on ne lui substitue du TSP (liquide) écologique ou sans phosphate.
Appliquez délicatement le mélange au moyen d'une brosse à poils doux et souples. Ce, afin de ne pas détacher le granulat de céramique du bardeau. Ensuite, rincez à fond au moyen d'un boyau d'arrosage. N'employez jamais un jet d'eau à pression, ni pour chasser les champignons, ni pour le rinçage. Car il délogerait le granulat «sans pitié».
Soyez sur vos gardes, cependant, continue M. Lavoie, car la solution, tombant au sol, pourrait brûler le ramage de vos plantes, arbres et arbustes.
Signal
En revanche, si la mousse est chevelue, vaut mieux la laisser en place. En l'enlevant, vous laisseriez des bardeaux ravagés ou gondolants.
Cela vous envoie, par ailleurs, le signal que le platelage (pontage) du toit, sous le revêtement, est comme une savane et que le bois pourrit.
«Après 20 ans de mousse, la probabilité est grande que cela s'avère. Il est alors grand temps de remplacer le bardeau et rectifier le platelage. Après cinq ans, le bois est sans doute encore sain. Bien qu'il faille le surveiller de près», conclut M. Lavoie.
Puis, si des branches d'arbres s'inclinent jusqu'à effleurer la toiture, «élaguez afin de favoriser la pénétration de lumière et créer un couloir d'air de nature à chasser l'humidité», insiste Mario Grondines.
Enfin, ne montez jamais sur un toit en bardeau d'asphalte durant les jours de grosses chaleurs. «Vous l'abîmeriez et raccourciriez ses jours», met en garde Fernand Sicconnelly du Groupe Bédard, distributeur à Québec de bardeaux de toit et d'autres matériaux de construction.
Source: La Presse +
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